Les
trains desherbeurs
Les
dossiers
|
|
Historique
et généralités
Ce
n’est pas nouveau, la végétation pousse régulièrement le long des
voies ferrées. Les conséquences peuvent en être multiples : pourriture
des traverses de bois, problèmes d’écoulement de l’eau pluviale,
mauvaise visibilité, détérioration d’ ouvrages d’art ou de
lignes téléphoniques aériennes, etc. C’est pourquoi depuis que le
chemin de fer existe, il a fallu éliminer cette végétation trop
proliférante, et par conséquent trop gênante.
L’intervention
manuelle était autrefois le seul moyen possible. Puis fût essayé le
désherbage mécanique avant d’employer à partir de 1925 les produits
chimiques plus performants et moins coûteux. Après le chlorate de
sodium pur, puis dilué avec des désherbants de synthèse (dont je
tairai les noms pour ne pas vous empêcher de trouver le sommeil ce soir
!), ces derniers sont utilisés seuls de nos jours.
Le
désherbage a tendu peu à peu à se moderniser pour arriver à la
création de trains spécifiques. Les convois étaient autrefois
composés d’une part de wagons de cantonnement et atelier, et d’autre part de wagons citernes pour les différents produits chimiques et
pour la réserve d'eau, sans oublier le wagon désherbeur. Ces wagons
étaient principalement d’anciens TP américains modifiés pour cet
usage. L’ensemble était tracté par une vapeur qui hébergeait pour l’occasion sur son tablier avant une cabine à partir de laquelle un agent
pouvait commander l’opération de désherbage avec un point de vue
imprenable (voir Loco revue de décembre 1962).
Aujourd’hui,
les techniques ont encore évolué. On peut considérer deux types de
trains désherbeurs :
- à petit rendement
- à grand rendement (TDGR)

|
|
Les
trains désherbeurs à petit rendement
Pièce
centrale de ce convoi, la désherbeuse de 20 m3. D’abord construite
sur un châssis de 9,30 m de long à partir de 1973 (wagon à essieux de
type K), elles ont été modernisées (ou construites pour les nouvelles
unités) sur des châssis de 12,80 m de longueur utile (wagon de type R
à bogies). Elles sont aptes à fonctionner à des vitesses allant de 10
à 35 km/h.
Les
principales modifications ont porté sur :
- l’agrandissement de la cabine ;
-
la possibilité de commander depuis la cabine de nouvelles buses
latérales et orientables destinées à débroussailler les côtés de
la voie (talus, pistes cyclables et voies adjacentes) ;
-
l’adjonction d’un conteneur de 8 m3
à deux compartiments pour le
transport de deux désherbants, directement reliés à la citerne.

|
|
Les
trains désherbeurs à grand rendement
Decauville
a réalisé le wagon de préparation et de répendage (WPR) à
partir "d'un squelette de caisse" de wagon G10. Il joue
le même rôle que la désherbeuse de 20 m3
(Decauville
elle aussi), mais son autonomie est bien supérieure (environ 500
km dans le meilleur des cas) car il est associé à un certain
nombre de citernes, tant pour les herbicides que pour l'eau (voir
ci-dessous). Il peut fonctionner à des vitesses allant de 0 à 60
km/h, ce qui est supérieur aux capacités de la désherbeuse de 20 m3.
Il peut traiter une largeur allant de 7 m (voies normales) à 17 m
(voies de triage à 20 km/h).
Comme
son nom l'indique, ce wagon est aussi chargé de la préparation
du produit, à savoir le mélange des produits désherbants et de
l'eau. Une cuve d'une capacité de 2000 litres permet le
brassage de ces produits alors qu'une deuxième cuve de même
capacité permet de stocker ce mélange avant épandage.

|
|
La
composition des trains
Pour
les trains à petit rendement, on peut trouver :
-
une draisine ainsi que le wagon désherbeur de 20 m3
pour les petites distances à traiter ;
-
un engin de traction (là, ce n’est pas « on peut », « mais
on DOIT trouver » !) + une à deux citernes + le wagon désherbeur de 20 m3
+ une
voiture de cantonnement + un wagon atelier (éventuellement).
Pour
les trains à grand rendement (TDGR), on peut trouver :
-
un engin de traction (là aussi, c’ est « on DOIT trouver » !) +
deux citernes contenant chacune un désherbant de synthèse différent +
le WPR + une voiture de cantonnement + un wagon atelier
(éventuellement) + deux à six citernes d'eau (à l' origine
contre deux à trois aujourd'hui).

|
|
Le
matériel en photos
En
plus des quelques photos présentes sur cette page, vous pouvez
également
trouver de multiples clichés directement dans l’album
photos , dans le dossier photos présent sur le site de
Frédéric Parrot EspaceTrain,
ainsi que sur le site de Stéphane Smets Ferrosteph.
En
marge des trains désherbeurs, il existe les
débroussailleuses chargées davantage des arbustes et autres
broussailles qui poussent sur les bas-côtés des voies, ainsi que
du matériel rail-route qui pourrait peut-être un jour remplacer
les trains désherbeurs. Vous
pouvez les découvrir sur ce site.

|
|
Les réalisations en
miniature
Frédéric
Marie a réalisé un convoi complet en HO avec citerne, wagon
atelier, voiture d'hébergement et wagon désherbeur 20 m3
sur
châssis de 9,30 m en suivant les articles de Loco Revue.
Découvrez-le sur son site.

|
|
Bibliographie
:
-
Loco revue décembre 1962
-
Loco revue n° 498 novembre
1987
-
Loco revue n° 554 décembre 1992
-
Loco revue n° 610 janvier 1998
-
Revue Générale des Chemins de Fer février 1986
Remerciements
à Lionel Prud’homme pour ses clichés et à Frédéric Parrot pour ses
pages photos sur son site
EspaceTrain
|
|